novembre 2019

07nov18:3021:00Conférence "Le cadre-écran. Seuil intermédiaire du visible" par Benjamin LéonDans le cadre du cycle de conférences "Penser l'écran"

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Détails de l'événement

En tant que préalable à l’appréciation d’une forme, le cadre demeure une question centrale en esthétique de l’image. Où débute une forme, où s’achève-t-elle ? Si le cadre délimite l’image en y circonscrivant un espace au regard, il peut jouer de ses plasticités et renverser ce présupposé en son contraire (l’expressionisme abstrait en peinture). L’étymologie du mot écran vient de l’ancien français escran, empruntant au néerlandais scherm, qui signifie « clôture, grille, paravent ». Nous voyons devant ces trois significations la dimension de cacher et de masquer, qui est aussi une façon de subdiviser un espace en un nouvel espace. En proposant un corpus d’œuvres où le cadre comme limite supposée à l’image vient se substituer à l’écran de projection, nous chercherons à développer le concept de « cadre-écran » comme seuil intermédiaire du visible, amenant par là un renouvellement de notre rapport sensible à l’image. En tant que zone de contact, le « cadre-écran » se montre comme une paroi invisible qui ne renvoie pas sur la profondeur illusionniste de l’image mais qui reste en sa surface : zone tampon, passage et ouverture dans lequel un corps-sujet tissé d’intentions se dirige. En partant de l’installation Light Sentence (2012) de Mona Hatoum, nous analyserons les principales déclinaisons du « cadre-écran » où un support projectif se cherche un espace d’inscription dans le réel. Il sera question de films où le cadre fait écran à la projection (Andy Warhol), d’installations où la disposition d’espace jouent sur le rapport entre surface et profondeur (Tony Oursler) ou de renversements de l’espace perceptif illusionniste en un espace projectif de nature atmosphérique (Anthony McCall, Tomás Saraceno).

Benjamin Léon est enseignant-chercheur contractuel en études cinématographiques et études visuelles à l’Université de Lille. Sa thèse de doctorat (sous la direction de Philippe Dubois) qui est actuellement en cours de publication, questionne les plasticités du cadre à partir d’Andy Warhol et plus largement dans le cinéma expérimental américain. Durant son doctorat, il a été chercheur invité à la Tisch School of the Arts de l’Université de New York (NYU). Ses domaines de recherche couvrent un large éventail de sujets liés aux études sur le cinéma et les médias, plus spécifiquement sur la critique d’art, les études gestaltistes, la relation entre le cinéma et l’architecture et les tensions qui parcourent le cinéma et l’art contemporain (pratique de l’installation). Il travaille essentiellement sur le cinéma expérimental (États-Unis, Angleterre, France, Autriche) et collabore à différentes revues (Aniki, Artforum, Cinéma & Cie, La Furia Umana, Vertigo, Intexto). Il a écrit de nombreux articles sur le cinéma expérimental et plus précisément sur Andy Warhol, Stan Brakhage, Jonas Mekas, Paul Sharits et Peter Hutton. Il prépare actuellement un ouvrage sur Blade Runner (1982) dans lequel il développe une réflexion sur la notion d’« écran empathique ».

Œuvre analysée par Sandra Schwender :  Bill Viola, Reverse Television, 1983

Abonnement / réservation : visites@casino-luxembourg.lu / +352 22 50 45

Cycle organisé en collaboration avec l’Université du Luxembourg. Partenaires : Institut Français du Luxembourg et la délégation générale du Québec à Bruxelles

© Bill Viola, Reverse Television, 1983

Heure

(Jeudi) 18:30 - 21:00

Emplacement

Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain

41, rue Notre-Dame, L-2240 Luxembourg

Organisateur

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